Le journée de la femme
Invité : Johanna, de Mix cité (contact dans les commentaires)
Côté sons, à venir...
EDIT :
Au vu de l'évolution incontrolable du blog, nous venons ici répondre aux diverses horreurs dont nous sommes accusés (machisme, fascisme, etc) et redéfinir la position et l'enjeu de notre émission.
- A Johanna.
Nous nous excusons de n'avoir pas su bien te présenter la tournure de l'émission. Nous pensions l'avoir fait (en t'expliquant que Bertrand et moi-même allions jouer les machos, qu'on allait passer TTC, qu'on cherche à provoquer l'invité pour faire naître du débat…), apparemment cela n'a pas suffit et je m'en excuse.
Nous n'avions évidemment pas prévu la tournure des évènements, et avons essayé de tout faire pour bien repartir, en arrêtant la chronique de Bertrand et en repartant sur de l'interview. Nous privilégions évidemment le facteur humain avant la tenue de l'émission : nous ne sommes pas là pour descendre nos invités, contrairement à ce que croient certains. Tu n'étais pas un punching ball.
Au vu de ton statut et des situations qui en découlent, nous ne nous attendions pas à de telles réactions de ta part. Nous avons eu tort et nous nous en excusons.
Ces propos par ailleurs ne sont pas des "blagues entre potes", et notre équipe est bien plus soudée que tu n'as l'air de le croire. Il n'y a pas de camp mecs / filles, mais en effet pour cette émission il nous a paru intéressant des jouer des rôles pour faire naître un débat (un peu stéréotypé, je l'admets, mais c'est le jeu) – auquel je te rappelle tu as parfaitement participé pendant toute la partie interview, qui a duré 25 minutes. Rappelle toi s'il te plaît ta bonne humeur pendant ces moments : on a un peu débattu, on a dit quelques conneries, on a rigolé. Etait-ce vraiment "ringard" ? J'ai l'impression que tu n'as retenu que ce qui ne t'a pas plu, tout comme nos détracteurs sur le blog. As-tu vraiment eu l'impression de "t'en prendre plein la gueule" ?
Nous t'invitons donc à la radio pour venir réécouter l'émission et t'en faire une véritable idée, et non plus sous le coup des affects. Nous t'invitons à venir discuter avec des amis de Mix cité si tu veux : nous pourrons parler, sans utiliser d'humour ni de clichés, du féminisme aujourd'hui, et de la légitimité ou non de notre manière de faire. Ce pourrait être une émission où chacun exposerait ses idées.
Je te remercie encore de ta venue dans notre émission, même si tu la regrettes, et espère que tu accepteras cette invitation.
- A tous les autres.
Vous êtes nombreux à penser que notre humour ne fait que renforcer les stéréotypes. Palace espère même qu'il existe une loi pour condamner ce genre d'humour : mais qui sont les fascistes dans l'affaire ?
Nous pensons au contraire utiliser un humour qui dénonce les stéréotypes et les maux de la société : je vous rappelle à cette occasion que c'est ce même genre d'humour qu'employait le plus humaniste de tous les humoristes, Coluche. De l'humour gras, en effet : mais qui sait révéler finement les conditionnements de notre société. Coluche lui-même n'hésitait pas à se foutre de tout, à faire de l'humour un véhicule impitoyable, à faire même des blagues racistes qui furent l'objet de nombreux scandales (et dans lesquels nous nous reconnaissons ici : lui aussi était appelé "misogyne", alors qu'il ne faisait que déconstruire des schémas préétablis).
Nous ne voulons pas relancer la polémique née des caricatures de Mahomet; cependant nous croyons à la puissance de l'humour comme arme contre sexisme, racisme et autres inégalités. Nous croyons à liberté de l'expression par l'humour.
La chronique de Bertrand par exemple est conçue comme un rôle à jouer : vous aurez remarqué que c'est toujours celui qui véhicule les idées contraires à celles de l'invité – d'où souvent l'aspect très fermé et même très con de ses rôles. Cette chronique sert à faire réagir les invités, en les attaquant pour qu'ils puissent mieux rebondir.
Nous demandons donc à tous ceux qui ne comprennent pas notre fonctionnement de bien vouloir écouter plus souvent notre émission, plutôt que de nous juger sur des à priori subjectifs.
Malika82 nous conseille d'inviter un arabe ou un homo pour qu'on puisse "se le faire". Sache que nous avons récemment fait une émission sur les pratiques sexuelles marginalisées par la société, lors de la Saint Valentin. A cette occasion, nous avons reçu un homosexuel noir, qui par ailleurs a apprécié notre humour.
J'ajouterais à titre personnel quelques considérations sur les pirouettes sexuelles que nos détracteurs nous semblent vouloir réaliser.
Palace et Mec et féministe nous proposent de nous mettre des godes dans le cul pour sortir de nos préjugés sexistes. Voilà ce que j'en pense : pendant l'émission, Johanna expliquait que la femme portant un gode et sodomisant son mec accédait grâce à cela à plus de liberté et d'égalité. Je crois au contraire que le gode est un substitut qui véhicule la "puissance" masculine. Ma propre conception qui est une conception égalitaire croit que la femme n'a pas besoin de ce substitut pour affirmer sa force active. Ce n'est pas parce que la femme a un vagin qu'elle est passive : en se croyant ainsi passive, et en croyant devenir active avec un gode, elle ne fait que redonner sa toute puissance au symbole phallique. Conquérir une position "dominante" ne renverse pas le système mais le confirme.
J'aimerai savoir qui défend vraiment les femmes dans l'affaire, de celui qui pense qu'elle a besoin d'un substitut masculin pour devenir active, ou de celui qui pense qu'elle peut affirmer sa force à travers son sexe même.
C'est là tout le problème. Dans notre société actuelle, est-ce la femme qui est dévaluée, ou est-ce la féminité ? Etre féministe, est-ce que c'est vouloir donner un pénis à la femme, une bière devant le foot, et pourquoi pas une moustache ?
Je crois une égalité possible entre homme et femme, et je l'espère de tout mon cœur contrairement à ce que vous pouvez croire. Mais ce n'est pas en projetant des caractères masculins sur la femme que l'on y arrivera : dans ce cas l'horizon de référence restera exclusivement masculin. Ce qu'il faut, c'est contribuer à affirmer la différence culturelle mais sur un plan d'égalité.
Voilà pour la partie théorique quand au débat qui anime ce blog.
Pour terminer, je vous demanderai à tous de ne pas faire l'amalgame entre la Grasse Matinale et Radio Campus : notre contenu éditorial est absolument indépendant, ne blamez pas s'il vous plaît l'ensemble de la radio. Vous n'allez pas arrêter de regarder Canal + parce que Stéphane Guillon a "descendu" une féministe (c'est son rôle, comme pour Bertrand).
En vous remerciant tous et toutes; et en remarquant au final que même si vous ne comprenez pas notre humour, il a tout de même réussi à faire naître ici un débat sur le féminisme.
Benjamin, animateur de la Grasse Matinale.